Les rêveries du retraité solitaire

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Les psychopathes et les sociopathes

 

 

Je m’étais déjà demandé quelle était la différence entre un psychopathe et un sociopathe. J’ai eu la réponse à ma question en regardant une entrevue avec une professeure de psychiatrie de l’Université Harvard. Voici, en gros, ce qu’elle a dit.

 

À cause d’un dérèglement des neurones et de mauvaises connexions dans leur cerveau, les psychopathes naissent psychopathes. Les signes apparaissent généralement très tôt, à l’enfance ou au début de l’adolescence : cruauté envers les petits animaux, gestes violents, agressivité extrême, pyromanie. Les psychopathes peuvent provenir de différents milieux et rien dans leur environnement ou leur éducation ne peut expliquer l’origine de tels comportements. Le pourcentage de psychopathes semble être à peu près le même dans toutes les sociétés, à toutes les époques et dans toutes les cultures.

 

Les psychopathes sont incapables d’avoir de l’empathie et n’éprouvent absolument aucun remord. Ils sont manipulateurs et charmeurs, et ils savent exactement quoi dire et quoi faire pour être acceptés et arriver à leurs fins. Ils peuvent facilement déjouer les détecteurs de mensonge parce qu’ils n’ont aucune anxiété ou émotion par rapport à ce qu’ils font. Un psychopathe, ça peut être un pasteur qui, le matin, fait un sermon sur l’amour de Dieu et de son prochain qui émeut aux larmes les membres de sa congrégation, et qui l’après-midi égorge sa femme et ses enfants avant de mettre le feu à la maison pour toucher l’argent des assurances et pouvoir refaire sa vie avec sa maîtresse. C’est déjà arrivé.

 

Les sociopathes, par contre, ne naissent pas sociopathes mais le deviennent à cause de leur environnement ou à la suite d’expériences traumatisantes qu’ils ont vécues au cours de leur enfance. On peut penser aux jeunesses hitlériennes à qui on a inculqué à partir d’un très jeune âge que la pitié était une faiblesse de caractère, qu’il y avait des gens qu’il fallait exterminer parce qu’ils n’étaient pas de véritables humains, et qu’il fallait devenir cruel pour pouvoir survivre. Il y a aussi les petits criminels qui deviennent de grands criminels en fréquentant des criminels et en subissant leur influence. On entend souvent des psychiatres dire que des comportements violents envers les femmes peuvent avoir pour origine la relation qu’un homme a eue avec sa mère quand il était enfant.

 

Tout cela est très déconcertant du point de vue de l’éthique et de la morale. Pour expliquer le comportement d’un sociopathe, on peut toujours trouver une explication sociologique. Il est également possible de prévenir, dans une certaine mesure, les actions posées par les sociopathes en analysant l’évolution de leur personnalité et en tenant compte de leur vécu. Il est aussi possible de mettre sur pied des programmes de réhabilitation qui s’avèrent dans certains cas relativement efficaces.

 

Les sociopathes peuvent être touchés par l’amour qu’on leur donne et par les efforts que nous pouvons faire pour les aider à changer. Il y a des enfants soldats qui ont tué plusieurs personnes, y compris des membres de leurs familles, et qui ont pu être réhabilités. Ils n’étaient pas des psychopathes parce que leur comportement n’était pas causé par une anomalie de leur cerveau, mais leur environnement et ce qu’on leur avait inculqué par la force et la violence avaient fait d’eux des sociopathes.

 

Mais qu’en est-il des psychopathes ? Il semble que la seule solution est de les enfermer pour ne plus qu’ils aient de contacts avec le reste de la société. En sera-t-il toujours ainsi ? Il y a une lueur d’espoir. Avec les avancées de la science dans le domaine de la génétique et de l’ADN, plusieurs scientifiques affirment qu’il est envisageable de penser qu’un jour de tels défauts de la nature pourront être identifiés et corrigés avant la naissance. Les savants précisent que la technologie existe déjà en théorie, mais qu’on doit trouver des façons de la mettre en pratique et élaborer un protocole avant de pouvoir l’utiliser.

 

Face à de telles possibilités, on ne peut que se réjouir et imaginer que dans le futur de telles anomalies de la nature pourront être évitées même avant la conception. L’envers de la médaille, comme l’a mentionné une sommité mondiale dans ce domaine, c’est qu’une telle technologie, si elle venait à tomber entre de mauvaises mains, pourrait servir à créer des monstres qui seraient un peu comme des enfants soldats mais beaucoup plus efficaces et dangereux.

 

Mais que pouvons-nous faire concrètement ? Je crois qu’il faut tenter d’identifier les psychopathes et les sociopathes autour de nous, et comme il est écrit quelque part dans l’Évangile, être prudents comme des serpents et simples comme des colombes.

 



31/12/2021
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