Le vieil âge et l'espérance
Un vieil homme qui a l’âge que j’aurai dans une quinzaine d’années si je suis encore en vie est couché dans un lit d’hôpital. Il a le visage émacié et très pâle. Les rares cheveux qu’il lui reste sont blancs comme ses draps. Il a les yeux très bleus et il sourit. Il dit qu’il est heureux et ça se voit dans ses yeux. L’homme qui est venu lui rendre visite avec sa caméra lui pose quelques questions. Il répond sans hésiter. Il dit qu’il est serein et qu’il n’a pas peur de mourir. Il dit aussi qu’il y a en lui un espace qui n’a pas été atteint par son cancer et qui ne mourra jamais. Il ne dit pas ça pour nous convaincre ou pour essayer de se convaincre. Il le dit avec une assurance tranquille. Ça aussi, ça se voit dans ses yeux et dans son sourire.
Quand on lui demande de parler de religion, il répond que la religion n’a jamais occupé une place très importante dans sa vie. Il dit que les religions sont basées sur les expériences spirituelles de ceux qui les ont fondées et ajoute qu’on perd l’essentiel de ce qu’ils nous ont enseigné quand on essaie de codifier et de dogmatiser tout ce qu’ils ont dit.[1] Il parle aussi de mystère et dit qu'il a appris à vivre sereinement même sans avoir de réponses à toutes ses questions. Et il conclut avec cette phrase que je trouve magnifique : « Même si la religion nous ramasse pas, l’amour nous ramasse. »
C’est la dernière scène du film Le vieil âge et l’espérance du réalisateur québécois Fernand Dansereau. Voici un bref résumé du film que j’ai trouvé en ligne :
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