Le bonheur au bout des doigts ?
Est-ce que Facebook nous rend plus heureux ou plus malheureux ? C’est une bonne question à se poser si l’on considère que plusieurs personnes passent plus de temps dans Facebook qu’à faire l’amour, manger, faire de l’exercice, lire, ou même, dans certains cas, travailler. J’ai cherché la réponse à cette question en ligne. J’ai trouvé quelques articles qui disaient que plus nous passions de temps dans Facebook, plus nous nous sentions malheureux et seul, mais c’est une chose que je soupçonnais déjà et que j’avais déjà entendue ou lue quelque part.
Je suis aussi tombé sur un document qui fait état des résultats obtenus à la suite d'études réalisées par cinq universités américaines et européennes sur le lien entre Facebook et le bonheur. Là, les conclusions sont plus nuancées. Différents types d’études ont été faites : longitudinales et transversales[1], ainsi que de bonnes vieilles études d’échantillonnages d’expériences vécues. Ces études en arrivent pratiquement toutes à la même conclusion : Facebook nous rend plus heureux quand on l’utilise de façon active et plus malheureux quand on l’utilise de façon passive.
Dans le cadre du compte-rendu des études, on définit l’utilisation active de la façon suivante :
Et on définit ainsi l’utilisation passive de Facebook :
Voici la conclusion du compte-rendu des études :
Voilà pour la théorie ! Voyons voir maintenant si cette théorie s’applique à mon expérience personnelle et à ce que j’ai pu observer en ce qui a trait au lien entre le bonheur et l’utilisation de Facebook.
Je crois qu’on est dans Facebook comme on est dans la vraie vie. Je déteste les rencontres sociales où il y a plein de monde et où l’on circule un verre à la main pour faire un petit brin de causette avec le plus grand nombre de personnes possibles sur le plus grand nombre de sujets possibles. Je ne me sens pas du tout à l’aise dans ce genre de circonstances. Je me sens comme un ours qui essaie de marcher au milieu d’un groupe de ballerines. Je préférerais être assis un peu à l’écart à discuter d’un sujet qui m’intéresse vraiment avec quelqu’un avec qui je me sens vraiment à l’aise. Quand Maria est avec moi, il n’y a pas de problème. Elle sourit constamment et elle trouve toujours quelque chose d’intéressant à dire à tout le monde. Je me contente de sourire moi aussi et d’ajouter quelques mots en espérant qu’ils seront appropriés. Quand je suis seul, je panique.
Dans Facebook, c’est la même chose. L’utilisation que j’en fais est surtout passive. C’est Maria qui affiche des photos de nos voyages, de nos chats, de nous deux quand on fait du ski de fond ou du kayak, des fleurs de notre jardin, etc. J’ai fait ça un peu moi aussi au début mais maintenant, je n’ai plus beaucoup d’intérêt à le faire. J’ai souvent eu l’idée de supprimer mon compte Facebook mais je décide toujours de le garder parce que j’y trouve des choses que je trouve très intéressantes. Pour moi, mon blog correspond beaucoup plus à mon tempérament et à ma personnalité. Ça me donne l’occasion d’écrire, une activité qui m’apporte beaucoup de bonheur, et d'avoir des échanges stimulants et enrichissants sur des sujets qui m’intéressent.
L’étude explique que l’insatisfaction et la solitude provoquées par l’utilisation passive de Facebook vient de l’envie que certains peuvent éprouver à voir constamment des gens qui ont une meilleure vie que la leur et qui semblent toujours entourés de personnes qui les apprécient et les aiment. Comme le souligne également l’étude, il ne faudrait pas oublier que les gens choisissent d’afficher uniquement les meilleurs moments de leur vie dans Facebook On peut voir une photo d’un gars en train de siroter un mojito sur une plage de Cuba en compagnie d'une jeune femme en bikini, mais on ne voit de photos du même gars assis sur la toilette depuis deux jours avec la diarrhée.
Il m’apparaît maintenant évident que l’utilisation active de Facebook peut être une source de bonheur. J’ai un ami qui a créé une page Facebook sur le quartier de la ville de Québec où il est né. Cette activité lui permet d’entrer en contact avec plusieurs personnes et l’oblige à faire de la recherche pour trouver des documents historiques (photos, articles, etc.) sur l’histoire de sa ville natale. Il a même trouvé une façon de combiner une partie du contenu de ses blogs, dans lesquels il a publié de nombreux articles sur le même sujet, avec les autres choses qu’il met dans sa page Facebook. Les échanges que j’ai eus avec lui à partir d’articles qu’il avait publiés font partie des expériences les plus enrichissantes que j’ai eues dans Facebook.
J’ai un cousin artiste qui a exploré pendant un certain temps un genre de photographie appelée minimaliste. Il a affiché de nombreuses photos qu’il avait prises ainsi que celles d’autres photographes un peu partout dans le monde avec qui il semblait avoir des contacts intéressants. Il y a aussi un gars que j’ai connu il y a une trentaine d’années, quand je faisais partie d’un club de ski de fond, et que j’ai retrouvé dans Facebook. Il s’intéresse beaucoup à la musique et affiche plusieurs choses au sujet de musiciens et de spectacles.
Je crois qu’on peut trouver dans Facebook une source de bonheur réel à condition de savoir ce qu’on veut y trouver et ce que l’on est prêt à y apporter. Si on ouvre un compte Facebook parce que tout le monde le fait, et qu’on se croit obligé de le faire, on risque d’être déçu et de devenir un peu amer à force de regarder défiler des photos de personnes qu’on ne connaît pour dire pas et qui semblent avoir une bien meilleure vie que la nôtre.
Je crois qu’avant d’aller dans Facebook, il faudrait tout d’abord prendre le temps de faire ce qu’il faut pour rendre sa vie intéressante. Si au lieu d’aller dans Facebook de façon passive, on utilisait ce temps de façon constructive, on pourrait y retourner au bout de quelques années avec plein de choses intéressantes à partager.
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