L'esprit souffle où il veut
L'expression « l'esprit souffle où il veut » est une citation de la Bible, plus précisément du Nouveau Testament, dans l'Évangile selon Jean (3:8). Elle est souvent utilisée pour évoquer la liberté, l'imprévisibilité et l'action mystérieuse de l'Esprit, que ce soit l'Esprit Saint dans un contexte religieux ou une inspiration créatrice.
C’est ce que j’ai trouvé en ligne sur le site Bible.com. Il est intéressant de noter que dans une autre traduction, on utilise le mot « vent » au lieu de « esprit. » Cela semble indiquer que dans la langue que parlait Jésus, les deux mots avaient un sens très rapproché. Cette phrase de Jésus m’a toujours un peu intrigué et fasciné. Je ne sais pas comment les exégètes et les spécialistes de la Bible l’interprètent mais je vais vous dire ce qu’elle m’inspire, à moi.
Pour moi, étant donné que l’Esprit Saint est associé au vent, ça laisse entendre que c’est quelque chose qui passe et qu’on ne peut pas attraper pour le garder prisonnier. Ça nous dit aussi que cet Esprit de Dieu qui souffle où et quand il veut, personne ne peut se l’approprier et affirmer qu’il en est le seul gardien et dépositaire. Et pourtant, à travers les siècles, plusieurs ont cru pouvoir récupérer ce souffle et l’enfermer dans une bouteille, soit pour le faire taire ou pour lui faire dire uniquement ce qu’ils voulaient qu’il dise.
Que ce soit l’Empire romain ou américain, les empires coloniaux des siècles passés et les empires industriels et technologiques de notre époque, le message qui nous est venu comme un vent de liberté et un appel à la compassion a toujours été muselé et détourné pour faire en sorte qu’il ne dérange pas trop les riches et les puissants. C’était la situation à l’époque et dans le pays très religieux où a vécu Jésus. Si vous ne l’avez jamais fait et que vous prenez le temps de lire les Évangiles d’un bout à l’autre sans demander à qui que ce soit d’interpréter pour vous le sens de ce que vous lisez, vous serez surpris de constater tout le temps et l’énergie que met Jésus à condamner l’hypocrisie des dirigeants politiques et religieux de son époque.
Paradoxalement, de nos jours, c’est dans les pays scandinaves, des pays où la pratique religieuse est la moins élevée dans le monde, que l’on retrouve l’écart le moins grand entre les riches et les pauvres. Ce sont des pays où les mieux nantis sont prêts à payer plus d’impôts pour que les plus pauvres ne soient pas laissés pour compte. Aux États-Unis, dans les états républicains qui sont très religieux et qui ont voté deux fois pour Trump, le salaire minimum est de 7, 25 $ / heure depuis des décennies alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Les républicains ont mis fin ou veulent mettre fin à l’Affordable Care Act (ACA), communément appelé Obamacare, qui permet aux plus pauvres d’avoir accès à une assurance santé à un prix abordables et qui interdit aux compagnies d’assurances de refuser d’assurer ceux et celles qui ont des problèmes de santé déjà existants, des pre-existing conditions, comme ils disent en anglais.
Avant-hier soir, j’écoutais à la radio, en faisant de l’exercice, un débat au sujet de l’écart qui ne cesse de grandir entre les riches et les pauvres dans plusieurs pays. Un des participants a dit que dans les pays scandinaves[1], on avait mis sur pied un programme pour enseigner l’empathie dans les écoles. Voici une définition du mot empathie que j’ai trouvée en ligne : « L'empathie est la capacité à comprendre et partager les sentiments d'une autre personne. Elle implique de se mettre à la place de l'autre, de percevoir ses émotions et de ressentir, dans une certaine mesure, ce qu'il vit.
L'empathie est, je crois, nécessaire et essentielle si l’on veut mettre en pratique la règle d’or de l’Évangile énoncée par Jésus : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes. » Si les chrétiens évangéliques américains avaient de l’empathie, ils ne se réjouiraient pas de voir une mère être séparée de ses enfants pour être déportée, peu importe qu’elle soit illégale ou non.
Pour moi, l’esprit souffle où il veut, ça veut aussi dire que la poésie, la musique et plein d'autres choses peuvent devenir des véhicules et des moyens utilisés par Dieu pour s'exprimer. Ça veut aussi dire que personne ne détient le contrôle absolu et le monopole de ça. Je me souviens que quelqu'un a déjà dit que la musique de Haydn l'inspirait à faire ce qui est bien. Si la musique de Haydn inspire quelqu'un à faire le bien, c'est qu'il doit bien y avoir quelque chose comme l'esprit de Dieu qui souffle dans cette musique. C'est la même chose pour les romans de Dickens, de Dostoevsky et de Proust, et pour la poésie de Rimbaud et de Victor Hugo ; mais je crois que c'est aussi vrai pour la poésie que l'on retrouve dans plusieurs chansons populaires qui nous parlent d'amour et de paix, et qui nous font rêver à un monde meilleur.
https://www.youtube.com/watch?v=Vl3k5cwQ94Y
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