Du coq à l’âne
En faisant le tour de l’île Mohr en kayak hier soir, je me suis mis à regarder un à un les arbres. Ils n’ont pas tous le même nombre de branches et leurs branches ne sont pas toutes placées au même endroit sur leurs troncs. Ils penchent tous d’un côté ou de l’autre mais le degré d’inclinaison est différent pour chacun. Et ils n'ont pas pas tous la même circonférence et la même hauteur. Je me suis dit que c’est la même chose pour les humains. Même si nous avons des choses en commun, nous sommes tous tordus de différentes façons par notre hérédité et par ce que nous avons vécu. Et nos pensées, comme des branches, poussent dans toutes sortes de directions.
Avant-hier, je parlais avec mon voisin Raymond des colibris et des papillons qui vont bientôt partir pour le Mexique. Sans GPS, ils vont trouver leur chemin et plusieurs reviendront, l'été prochain, à l’endroit précis d’où ils étaient partis. Raymond m’a dit que le cerveau d’un papillon monarque n’est pas plus gros qu’un grain de sable. Imaginez tout ce qu’il y a à l’intérieur de ce minuscule cerveau pour qu’il arrive à fonctionner de façon encore plus efficace que les instruments de navigation les plus perfectionnés que les humains ont inventés. Et je me suis dit que dans notre univers l'infiniment petit est tout aussi impressionnant que l'infiniment grand.
Il y a quelques jours, j’ai fini de relire le livre sur Saint François d’Assise écrit par Éloi Leclerc que ma sœur Louise m’a offert il y a quelques années. Ce n’est pas une vie des saints idéalisée et un peu désincarnée comme celles qu’on nous lisait dans des livres pleins d'images quand j’étais enfant. L’auteur nous décrit le contexte socio-politique et religieux dans lequel a vécu ce personnage fascinant. Issu d’une riche famille de marchands, cet homme qui était au départ un homme comme les autres a fini par incarner dans sa vie de tous les jours les vertus inspirées par le message de Jésus tel qu’il est présenté dans les Évangiles.
Quelques heures après avoir fini de lire le livre, en regardant les nouvelles sur une chaîne de télé américaine, j’apprends que Donald Trump est à 46% dans les intentions de vote des Américains pour les élections de 2024. Je me suis dit qu’il ne pouvait pas y avoir deux hommes plus différents que Saint François d’Assise et Donald Trump. D’un côté, il y a l’humilité, la douceur, la compassion, le pardon, le respect et l’oubli de soi pour se mettre au service des autres ; de l’autre, il y a l’orgueil, la cruauté, la cupidité sous toutes ses formes, le désir de vengeance, le mépris et l’utilisation des autres pour devenir plus riche et plus puissant.
Et là je me suis demandé comment la majorité des chrétiens évangéliques américains pouvait non seulement appuyer un tel candidat mais le considérer comme un nouveau Messie envoyé par Dieu pour sauver leur pays. Et c’est là que j’ai pensé au veau d’or. Vous vous souvenez de l’histoire de veau d’or dans l’Ancien Testament ?
Je crois que Donald Trump est devenu le veau d’or de plusieurs américains qui aimeraient mettre fin à la démocratie dans leur pays pour la remplacer par une dictature comme en Russie ou en Chine. Ils aimeraient avoir comme guide un leader fort et autoritaire qui défendrait leurs intérêts et leur donnerait plus de pouvoir, et à qui en échange ils donneraient tous les pouvoirs. Comme ils l'ont toujours fait, ils sont prêts à pardonner à Trump beaucoup de choses et à fermer les yeux sur tout ce qui dans ses paroles, son attitude et son comportement va complètement à l'encontre de la morale chrétienne.
Vous aurez compris que si j’ai intitulé ce texte « Du coq à l’âne », c’est parce que je traite de différents sujets sans qu’il y ait de liens entre eux. Nos pensées sont comme des branches qui poussent sur le tronc d’un arbre. Il y a de plus petites branches qui viennent se greffer sur les branches déjà existantes. Et il y a de nouvelles branches qui apparaissent un peu partout autour du tronc.
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