Les rêveries du retraité solitaire

S’arrêter près d’un lac au bout d’un long chemin, fatigué et usé d’avoir trop longtemps marché sur des routes qui semblaient ne mener nulle part

Épuisé dans sa tête et dans son coeur d’avoir trop cherché à comprendre ce que nul ne peut savoir et d’avoir tellement voulu croire sans chercher à comprendre les mystères de la vie, de l’amour et de la mort

Sourire en pensant aux souvenirs heureux et verser quelques larmes sur les jours tristes et malheureux en se disant qu’au fond tout cela n’a plus tellement d’importance

Revoir des visages d’un autre temps et entendre des voix comme l’écho de lointains souvenirs emportés par le temps qui passe et la terre qui ne cesse de tourner autour du soleil depuis des millions d’années

S’asseoir sur un rocher, les deux pieds dans l’eau, lever les yeux au ciel pour regarder le ciel bleu, écouter le chant des oiseaux et sentir une dernière fois la caresse du vent sur son visage

Se dire que même si c’était parfois très dur, la vie, c’était aussi quelquefois très, très beau

Sentir une paix doucement monter en nous, une paix que nous avons déjà ressentie ici et là pendant quelques rares et précieux instants de nos vies comme une porte entr’ouverte sur l’infini

Se laisser porter comme un enfant en se disant que ce n’est plus le temps de chercher à savoir où l’on s’en va, si l’on s’en va quelque part, et si quelqu’un nous attend dans une autre dimension ou une autre vie

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