Spinoza
Maintenant que le ski de fond est fini, je fais de l’exercice au sous-sol sur mon appareil elliptique. Et je regarde des vidéos sur YouTube en faisant de l’exercice. Et j’écris un peu plus. Avant-hier, je me suis tapé une conférence de près de 90 minutes du philosophe français Frédéric Lenoir sur Spinoza. J’avais lu le livre de Lenoir qu’il a publié sur Spinoza quand il est paru il y a quelques années, mais j’ai quand même assisté à la conférence en ligne. Il y avait beaucoup de détails que j’avais oubliés ou qu'il n'avait pas mentionnés dans son livre. Lenoir a dit beaucoup de choses sur Spinoza mais voici ce que j’ai retenu :
Pour Lenoir et beaucoup d’autres, Spinoza est peut-être le plus grand des philosophes. Il est né au 17e siècle. Il était juif et il a dû fuir son Portugal natal pour échapper aux persécutions. Il s’est établi aux Pays-Bas. Il a fait faillite et s’est retrouvé sans le sou. Il avait une conception de Dieu qui allait à l’encontre de celles des juifs et des catholiques, ce qui lui a valu d’être excommunié de la communauté juive et l’a empêché de se convertir au catholicisme.
Spinoza a toujours refusé les généreuses rentes qu’on lui avait offertes pour rester fidèles à ses convictions. Il aurait pu épouser une femme très riche mais il aurait fallu qu’il se convertisse au catholicisme. Entre autres choses, Spinoza a beaucoup parlé du désir. Pour lui, le désir n’est pas quelque chose qu’il faut faire disparaître comme le préconisent certaines philosophies orientales mais une chose qu’il faut bien canaliser. Spinoza fait la distinction entre les désirs tristes et les désirs joyeux. Les désirs tristes, ce sont les désirs de voir certaines choses arriver par ressentiment ou par désir de vengeance. Les désirs joyeux, ce sont ceux qui sont orientés vers la recherche de l’harmonie, de la paix et de justice.
Lenoir nous dit que Spinoza avait parlé de la démocratie comme étant la meilleure forme de gouvernement un siècle avant les philosophes des Lumières comme Voltaire et Rousseau. Spinoza a précisé que la démocratie ne peut fonctionner que si les hommes votent avec leur raison plutôt qu’avec leurs passions. Lenoir nous donne les exemples d’Hitler et de Trump pour illustrer comment la démocratie peut cesser de fonctionner si les passions et le ressentiment prennent le pas sur la raison. Pour Spinoza, des désirs orientés dans la bonne direction, c’est la base de tout. En réfléchissant à cela, j’ai un peu mieux compris ce que mon amie Martine veut nous dire quand elle écrit dans ses textes que pour grandir spirituellement, un désir sincère et une forme d’abandon donnent de meilleurs résultats qu’une volonté crispée et obstinée.
Même si Spinoza n’était pas religieux dans le sens traditionnel du terme, c’était un être très spirituel à sa façon. Spinoza aimait beaucoup Jésus. Pour Spinoza, l’essentiel des enseignements de Jésus est d’orienter nos désirs vers les choses essentielles. Jésus ne condamne pas. Il change la nature des désirs que nous portons au fond de notre cœur. Il nous dit : « Cherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. » Il a dit aussi : « Heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés. » Pour Spinoza, ç'a plutôt bien fonctionné. Il a pu se consacrer tout entier à sa recherche de la sagesse et de la vérité parce qu’il avait un talent extraordinaire pour tailler le verre qui servait à fabriquer des lunettes et des télescopes. Il était de son vivant mieux connu comme tailleur de verre que comme philosophe.
Jésus a aussi dit : « Car là où est ton trésor, là aussi est ton trésor. » Ça n’est pas aussi mystérieux que ça en a l’air quand on s’arrête pour y penser.
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