Les rêveries du retraité solitaire

Regarder loin derrière le temps qu’on a vécu et un peu devant le temps qu’il nous reste.

Se rendre compte que tout finit par finir, ce qu’il y avait de plus beau comme ce qu’il y avait de plus laid.

Se souvenir du soleil brillant des jours de fête, mais aussi de l’angoisse et de la solitude des nuits sans lune et sans étoiles.

Revoir des visages et des paysages comme dans des tableaux dans un musée, et entendre l’écho lointain des rires et des chansons d’autrefois.

Se dire que tout ça a été mais ne reviendra plus, et se demander s’il restera quelque chose de tout ça quand tout ça sera fini.

Avoir de la nostalgie pour ce qu’on laisse derrière sans pour autant vouloir y retourner, et être un peu angoissé face à l’inconnu qui nous attend.

C’est un peu ça vieillir : on jette un long regard en arrière pour tenter de découvrir ce qu’on a appris, et on regarde craintivement en avant en espérant que ce qu’on a appris nous aidera à mieux vivre ce qu’on a encore à vivre.