Mon île
Mon amie Martine a récemment publié dans son blogue un article intitulé Chaque homme est une île de beauté. La lecture de cet article m’a aidé à voir l’équilibre et l’harmonie là où je ne voyais que conflits et contradictions. Ce que Martine nous dit, c’est que chaque personne est comme une île avec deux côtés très différents mais qui se complètent, l’un constitué de plages de sable et l’autre de falaises et de pierres. Elle ajoute que même s’il est plus facile d’approcher une île du côté de ses plages tranquilles, tout comme pour un être humain, il est important de prendre le temps d’aller voir ce qu’il y a de l’autre côté. Sa conclusion est que la compassion et le sens du pardon sont nécessaires pour pouvoir accepter tout ce qu'on risque de trouver sur le côté rocheux d'une île qui n'est pas la nôtre.
En finissant de lire l’article de Martine, j’ai pensé à l’Île Bonaventure, près de Percé, où nous allions souvent lorsque j’étais enfant et adolescent, et dans laquelle il y a d’un côté des falaises où se réfugient les mouettes et les fous de Bassan et de l’autre des champs qui descendent doucement vers la mer et où il est possible d’accoster en bateau.
Le sanctuaire des oiseaux de l’Île Bonaventure
Les textes que j’écris dans mon blog sont à l’image de ce que je suis. Il y en a qui sont plus légers et dans lesquels je raconte des choses divertissantes et même drôles, mais il y en a d’autres dans lesquels je me pose des questions sur Dieu, la religion, le hasard et le destin, la justice et d’autres sujets plus difficiles qui pourraient s’apparenter à des falaises et des rochers. Dans son texte, Martine nous dit que, pour elle, les deux côtés sont complémentaires et ne pourraient pas exister l'un sans l'autre. C’est très vrai. Je ne pourrais pas passer ma vie à escalader des rochers, pas plus que je ne pourrais la passer étendu sur la plage à me faire chauffer le cul au soleil. Pour moi, c’est un peu comme un gars qui irait faire de l’escalade du côté escarpé d’une île le matin pour ensuite aller se reposer sur une plage de sable fin de l’autre côté de la même île l'après-midi.
L’autre côté de l’Île Bonaventure
J’ai passé une grande partie de ma vie à me sentir coupable d’être un peu trop ou pas assez comme ceci pour certains ou un peu trop ou pas assez comme cela pour d’autres. Maintenant que je suis retraité, que je n’ai plus rien à prouver et plus de comptes à rendre à personne, je sens un vent de liberté souffler sur mon île. Je peux passer d’un côté à l’autre comme bon me semble, et décider de m’essouffler ou de me reposer quand j’en ai envie ou que je ressens le besoin de le faire, mais sans jamais oublier que le prix de la liberté est très souvent la solitude.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 6 autres membres