Les rêveries du retraité solitaire

Les rêveries du retraité solitaire

Le pénis

Aujourd’hui, je vais vous raconter une histoire de ski de fond. Vous allez me dire : « Mais qu’est-ce que peut bien venir faire un pénis dans une histoire de ski de fond ? » Attendez, vous allez voir ! Pour commencer, je vais vous parler du Père Ambroise. Vous vous souvenez du Père Ambroise ? C’est ce père missionnaire qui racontait ses voyages à la télé aux enfants que nous étions à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Si vous voulez vous rappeler des souvenirs ou si vous ne savez pas qui était le Père Ambroise, cliquez sur le lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=SlBysuvYi3g

 

Le Père Ambroise avait une sœur dont j’ai oublié le nom. Je ne sais pas où ils se sont rencontrés, mais elle est devenue, pendant la dernière partie de sa vie, la compagne de mon oncle Hervé qui était veuf. Mon oncle Hervé était le frère de mon père. Il était très actif et a fait du ski de fond et du vélo jusqu’un peu avant son décès en 2008, à l’âge de 85 ans. Il avait un sens de l’humour extraordinaire et une façon unique de raconter des histoires. C’est d’ailleurs lui qui m’a raconté l’histoire que je vais vous raconter. Si on avait, à cette époque, payé des conteurs professionnels comme Fred Pellerin pour raconter des histoires, mon oncle serait devenu riche et célèbre, j’en suis certain.

 

Mon oncle et sa compagne faisaient quelquefois du ski de fond ensemble. Je ne sais pas exactement où ils allaient, mais je sais qu’ils habitaient dans la ville de Québec. Ils avaient donc le choix entre plusieurs très beaux centres de ski situés pas très loin de la ville. Un jour, alors qu’ils circulaient en file indienne sur un sentier étroit et qu’elle avait pris les devants parce que mon oncle s’était probablement arrêté pour jaser avec d’autres skieurs, au détour d’un virage, la compagne de mon oncle, la sœur du Père Ambroise, aperçoit, fièrement dressé dans le ciel bleu, un rocher qui a la forme d’un pénis. Croyant que c’est mon oncle qui la suit, elle lui dit sans se retourner : « Regarde, Hervé, le beau pénis ! » Elle entend derrière elle un rire qui n’est pas celui de mon oncle, et quand elle s’est retourne, elle voit bien qu’il ne fait pas partie du groupe de skieurs qui la suit. Tout le monde a bien ri, et elle a probablement rougi, mais personne ne l’a su parce qu’elle avait déjà les joues rougies par le froid.

 

C’est une chose que d’écrire cette histoire qui m’est revenue en mémoire alors que je faisais du ski de fond seul cet après-midi, mais il fallait entendre mon oncle Hervé la raconter avec son accent gaspésien, ses yeux pétillants et son sens de l’humour comme il ne s’en fait plus.

 

 

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 Mon oncle Hervé



10/02/2020
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