Les rêveries du retraité solitaire

Les rêveries du retraité solitaire

Une semaine sans solitude

Si vous cherchez en ligne des façons de prévenir ou de ralentir la dégénération du cerveau, vous trouverez des suggestions comme jouer au Scrabble, faire des mots croisés et danser. J’ai déjà parlé des bienfaits de la danse dans un article que j’ai publié dans mon blogue en anglais. Un autre moyen suggéré pour prévenir ou ralentir le déclin du cerveau en vieillissant est d’être en contact avec des personnes d’âges et de milieux différents. La solitude prolongée, surtout celle que l’on n’a pas nécessairement choisie, semble contribuer au ralentissement des facultés intellectuelles.

 

Je n’ai pas l’habitude d’entrer en contact avec des personnes d’âges et de milieux différents, mais j’ai eu l’occasion de le faire au cours de la semaine qui vient de se terminer. Nous avons passé une semaine dans les Laurentides avec la sœur de Maria, Jennifer, et son chum Fred, un juif originaire de New-York qui est chiropraticien et propriétaire de quelques cliniques de chiropratique à Boston et au New-Hampshire. Il y avait aussi la fille de Jennifer, Lynh, et son mari Matt, un pharmacien né en Chine dont les parents ont émigré aux États-Unis lorsqu’il était enfant. Jennifer était coiffeuse avant de prendre sa retraite et Lynh travaille pour une grande société pharmaceutique américaine. Lynh et Matt étaient là avec leurs deux jeunes enfants, Liam et Lincoln. Liam a six ans et souffre d’autisme, et Lincoln vient d’avoir deux ans.

 

 

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Il va sans dire que ce n’était pas du tout évident pour moi d’être en contact presque permanent avec autant de monde dans un environnement relativement restreint. Mon cerveau était constamment sollicité de façons très différentes de toutes parts et de tous côtés. Les conversations avec Jennifer sont toujours un peu laborieuses parce que même si elle vit aux États-Unis depuis plusieurs années, son anglais est très limité. Avec Fred et Matt, quand je parle individuellement avec chacun d’eux de politique, d’enjeux sociaux ou de leur travail, ça se passe assez bien. Nous avons en commun les émissions américaines que je regardais quand j’étais jeune comme Cheers qui se passait à Boston et Taxi à New-York. Nous avons aussi en commun la musique et les films américains. Là où ça devenait un peu plus compliqué pour moi, c’est quand Fred et Matt se mettaient à parler entre eux. Leur débit devenait plus rapide et ils utilisaient quelquefois des mots et des expressions que je ne connaissais pas. Il y avait aussi des références culturelles qui m’échappaient.

 

À cause de son autisme, c’était très difficile pour moi d’établir des contacts avec Liam qui répétait sans cesse les mêmes mots et qui n’arrive pas à faire une phrase complète. Et quand Lincoln ne pleurnichait pas, il passait son temps à courir partout en souriant.

 

Avec Lynh, la nièce de Maria, la communication était assez facile sauf que comme plusieurs américaines et canadiennes anglaises de sa génération, elle utilise le mot like deux ou trois fois dans chaque phrase. Ça ressemble un peu à ça : When we like crossed the border, they like asked us if we had like food, guns, and like, you know, stuff that we were not supposed to like have with us. À la longue, je dois dire que cette manie me tape un peu sur les nerfs.

 

Pour un vieux comme moi qui passe presque tout son temps avec une seule personne, c’était un défi de taille. Je ne sais pas jusqu’à quel point ç’a été bénéfique pour moi et si j’ai pu créer de nouvelles connexions dans mon cerveau. Chose certaine, je suis heureux de pouvoir vous parler de tout en écrivant ce petit texte, seul avec mon ordinateur, à tête reposée.

 

 

 



10/08/2024
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