Les rêveries du retraité solitaire

Noël à 72 ans, ce n’est pas du tout la même chose qu'à 12 ans. Quand on a 72 ans, Noël, c’est des souvenirs, uniquement des souvenirs. On se revoit quand on était enfant : le nombre de dodos qui restait avant la Fête, la neige qui tombait doucement en allant à la messe de minuit, les cantiques, le Réveillon, les cadeaux, la dinde, la cruche de vin St-Georges.

On revoit des visages de personnes qui sont parties depuis longtemps, comme le chantait Roger Whittaker, au pays des souvenirs : mes grands-parents, mes oncles, mes tantes, mes parents. On entend comme un écho lointain des voix qui se sont éteintes une à une au fil du temps mais qui sont restées vivantes dans nos mémoires.

Noël à 12 ans, c’était, comme le chantait Édith Piaf, le temps de s’fabriquer des souvenirs ; à 72 ans, Noël, c'est le temps de revivre comme dans un rêve ces doux et lointains souvenirs.