Les rêveries du retraité solitaire

Il y a eu les chemins sur lesquels nous avons fait nos premier pas avec quelqu’un qui nous tenait la main en ne sachant pas trop où nous allions et si nous allions quelque part.

Il y a eu les routes de campagne que nous avons parcourus avec nos amis en chantant et en discutant de ce que nous allions trouver au bout du chemin.

Il y a eu les grands boulevards illuminés des grandes villes bordés de boutiques, de cafés et de restaurants où nous marchions au milieu d’une foule qui se pressait pour s’étourdir et se divertir.

Il y a eu les sentiers de bord de mer inondés de lumière et de soleil de nos premiers amours.

Il y a eu les obscurs sentiers de forêts où nous devions quelquefois nous arrêter pour chercher la trace des pas de ceux qui nous avaient précédés pour savoir où aller.

Il y a eu les sentiers de montagnes qu’il a fallu franchir lentement et prudemment pour ne pas perdre pied et tomber dans un ravin.

Il y a eu le long et paisible sentier où nous avons marché dans l’air frais et sous le soleil de l’automne, mais quelquefois aussi dans le vent et sous la pluie, avec quelqu’un que nous aimions vraiment.

Et il y a eu un grand champ couvert de neige où le vent avait fait disparaître les traces. La nuit a commencé à tomber et nous ne savions plus où aller.

Soudain, nous avons vu à l’horizon la lumière d’une cabane en bois rond avec de la fumée qui sortait de la cheminée.

Nous avons su que c’était la fin du dernier chemin.

Je sais que cette histoire est un peu idéalisée et que les chemins ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Il y en a  plusieurs qui ne trouvent jamais ou qui perdent en cours de route leur compagnon ou leur compagne et qui doivent parcourir seuls un long et dur chemin. Je ne sais pas où me conduira mon dernirr chemin mais j'ai imaginé qu'il se terminera de cette façon-là parce que c'est rassurant et réconfortant.